
Souvenez-vous, Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur, annonce début juin qu'elle a constitué trois groupes de travail qui rendront une synthèse sur la future loi sur "l'autonomie des universités".
Groupes de travail constitués de délégations d'étudiants, de chercheurs, d'enseignants, personnels et présidents d'universités...tout ce beau monde chargés de plancher sur la gouvernance de la fac, le périmètre de cette fameuse autonomie, l'accompagnement et le suivi de la mise en place du projet.
Ainsi, lors de la session extraordinaire du Parlement en juillet prochain, V.Pécresse entend bien faire voter cette loi qui serait la base d'une réforme plus large...
Lors de ces consultations, les syndicats étudiants ont voulu s'assurer de garanties notamment que la réforme s'attacherait à lutter contre l'échec en premier cycle, et qu'elle tienne bien ses engagements dont certains restaient sceptiques concernant les moyens affectés et l'absence de sélection.
Valérie Pécresse s'est dit alors "à titre personnel" favorable à ce que la loi s'applique à toutes les universités et non à celles volontaires comme le souhaitait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle.
OUI, mais c'est qui le chef ??? Même pas besoin de ministre le Nicolas 1er !!
Aujourd'hui les principales mesures de l'avant projet :
Seules les universités volontaires accèderont à l'autonomie budgétaire et les universités pourront instaurer une sélection dès la 4ème année !!
Quand aux moyens, la ministre prévient à ce jour : " d'abord on travaille, ensuite les moyens viendront"...clair recadrage ???

Une intersyndicale enseignants, étudiants et personnels dénonce aujourd'hui ce "passage en force".
"On est profondément décus par ce texte, parce qu'on se rend compte que les 3 semaines de concertations n'ont servi à rien".
"Certains consensus qui ont pu avoir lieu dans les groupes de travail ne se retrouvent pas dans le projet de loi !"
Vous aurez compris qu'avec cette méthode, le risque d'un système universitaire à deux vitesses va se normaliser, avec d'un côté des universités d'élite ( les plus dotées pourront se permettre une autonomie élargie) et de l'autre les universités plus régionales (celles qui souffrent de manque de moyens ne pourront pas accéder à ce système de compétence élargie).
D'autant que la loi compte réduire le nombre d'étudiants représentés dans les conseils d'administration passant de 20 à 25 % à 15% , restreignant ainsi la démocratie au sein des établissements.
Autre souci majeur pour Bruno Juillard (président de l'UNEF), le gouvernement avait promis que les droits d'inscription resteraient fixés par l'Etat et que cette disposition apparaitrait dans le texte de loi, " et au final, pas une ligne sur le sujet" !!!
En conclusion, voilà la méthode Sarko dans toute sa splendeur, je vous laisse seul juge...
Une ministre fantoche qui ne cesse de promettre, de rassurer les partenaires sociaux sur le sujet jusqu'à ce que Nicolas the one impose sa loi, celle qu'il soutenait durant sa campagne, allant même au-delà, sur certains aspects, des demandes de la CPU (conférence des présidents d'universités) et surtout contre les avis des principaux intéressés.
Sélection à bac+3, autonomie et accès à la propriété immobilière pour les universités sur la base du volontariat, pouvoir renforcé du président....et après on dira que les étudiants sont toujours dans la rue !!! La rentrée 2007 promet d'être chaude...