mardi 10 juillet 2007

VOL AU DESSUS D'UN NID DE COUCOU....





En 1959, Jeannot a 20 ans et part pour L'Algérie. Lorsqu'il revient, son père, un homme violent s'est pendu.
Jeannot reprend l'activité de la ferme familiale avec sa mère et sa soeur Paule ; tous trois s'isolent de plus en plus...La mère décède en 1971, Jeannot et sa soeur la gardent plusieurs jours devant la cheminée "pour la réchauffer"....puis ils l'enterrent dans la maison, sous l'escalier !

Jeannot va alors s'enfermer dans sa chambre et pendant de longs mois il va graver sa souffrance sur le sol de sa chambre, en lettres capitales... Il se laisse mourir de faim et disparaît ainsi à 33 ans.

Sa soeur, Paule, restée seule, finira de s'isoler et sera retrouvée morte quelques années plus tard, dans la porcherie...

Ce qu'on appelle aujourd'hui "le plancher de Jeannot", c'est ce morceau de parquet gravé de 80 lignes du texte incrusté par ce Jeannot en question, paysan béarnais.



En 1993, lors de la vente de la ferme, on découvre ce plancher pour le moins atypique. Le docteur Roux, psychiatre collectionneur d"art des fous" en fait l'acquisition.

Aujourd'hui, grâce à la ténacité du professeur Jean-Pierre Olier, chef du service hospitalo-universitaire de Sainte-Anne, "le plancher de Jeannot" est exibé aux portes de l'hôpital spécialisé Parisien . Installée sur le trottoir, cette pièce unique évoque les délires d'un jeune homme au destin tragique incroyable !!




"Imaginez un jeune type, tout seul à quatre pattes dans sa piaule, en train de graver ses délires dans le sol : Jeannot s'est crucifié lui-même sur ce plancher" souligne le professeur Olier.

Ces phrases hallucinantes : "La religion a inventé des machines à commander le cerveau des gens et bêtes "....évoquent ses terreurs secrètes, ses obsessions et s'enchaînent souvent sans cohérence apparente, texte intégral ici....

Cette vision artistique du témoignage d'un schyzophrène victime sans doute d'hallucinations, de délires de persécution permettra peut-être selon Jean-Pierre Olier "d'abattre les murs"...de "montrer que l'institution a changé"... " les maladies psychiatriques ne doivent plus passer pour honteuses"...

Les ateliers d'art-thérapie mis en place dans les hôpitaux psy pourraient donc se targuer de participer à "l'art brut", spontané, sans prétentions culturelles et sans démarche intellectuelle...

Moi je dis Bravo !!! Alors les infirmiers psy ...bienvenue sur ce post...à vos claviers, !!! ;-)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

cette histoire fait froid dans le dos;
cette oeuvre est-elle uniquementlà pour nous confirmer que les maladies mentales ne sont pas honteuses ? ou bien pour nous prouver qu'une fois de plus, il y a carence totale de la société à réinsérer un homme probablement traumatisé par une guerre inutile (si tant est qu'une guerre soit utile) ?
ou alors pour nous rappeler que l'absence de lien social,familial, amical constitue une perte de repéres propre à rendre totalement schyzophréne quiconque ?
En effet, il serait interressant d'avoir l'avis de spécialiste; pour ma part, j'ai envie de dire: un peu des trois.

yo a dit…

Je te dois une petite information : Ici, à Albi, il y a un hôpital psychiatrique, le plus gros employeur de la ville...Et figure-toi que ma moitié y officie en tant qu'infirmier...Nous avons donc quelques potes qui gravitent dans ce dédale de "confusion mentale" et ce petit clin d'oeil s'adresse donc à eux ....j'attends leurs commentaires ...;-)))

yo a dit…

...qui n'ont pas l'air inspirés ?...