vendredi 2 mars 2007

LA COULEUR DE L'ARGENT


Hier, j'ai vu sur Envoyé Spécial (France 2), un reportage éloquent sur les conditions de travail des employés de l'entreprise de caoutchouc Firestone au Libéria.


Autant vous dire tout de suite que l' entreprise américaine ne fait pas dans l'humanisme ni dans la solidarité...


Le comble du cynisme, c'est que le Libéria est un pays bati par d'anciens esclaves rapatriés au début des années 1820, d'Amérique vers leur terre originelle, l'Afrique...Et les voilà, aujourd'hui sous le joug de cet impérialisme américain qui les traite comme des « esclaves »..L'histoire se répète et bafouille ??

Ce qui n'est pas nouveau c'es que l'Afrique regorge de richesses exploitées par les entreprises occidentales qui laissent les peuples avec leurs débordements environnementaux et leur souffrance et leur misère...

Quand on pense que financièrement Firestone pèse trois plus lourd que le Libéria lui-même...

Oui, au Libéria, la mondialisation est à sens unique !!!


Firestone, (en fait une filiale de Bridgestone) a annoncé pour l'année 2005, 23 milliards $ de chiffre d'affaire et 1,5 millards de bénéfice.

Firestone est implanté depuis 1926 au Libéria. Le gouvernement de l'époque accorde une concession pour 99 ans sur ½ million d'hectare pour un prix annuel total de 60.000$. L'entreprise déplace alors les populations pour pouvoir étendre et exploiter au maximum sa plantation. Après quoi ils engagèrent les Libériens comme « saigneurs » (avec un a ! ) ou « tapeurs », dur labeur consistant à griffer les arbres de caoutchouc à l'aide d'instruments primitifs afin de faire couler le latex.

Au début de l'exploitation, les ouvriers étaient appelés au travail sous la menace des fusils !

Aujourd'hui ça va beaucoup mieux, c'est plus discret !!!

Le cours du caoutchouc explose pendant que le tapeur gagne 3$ par jour pour accomplir son quotat de labeur, il subit des cadences surhumaines, 750 arbres saignés + la récolte du latex et le transport...dans des conditions de sécurité et d'hygiène que je vous laisse imaginer.

Les Libériens sont maintenus dans la pauvreté par Firestone, la pays est touché par près de 80 % de chomage alors c'est plus facile c'est sur....


Les ouvriers doivent en plus faire face aux infirmités liés à la santé.

Les pesticides et autres fertilisants appliqués aux arbres peuvent rendre aveugles les tapeurs exposés, on recense de nombreuses plaies et anomalies d'os et de muscles liées à cette activité...

Dois-je ajouter qu'ils ne connaissent pas les congés payés, ni même l'arrêt maladie. Même le dimanche ils « peuvent » bosser car sinon ils perdent une journée de salaire...(travailler plus pour gagner plus...Non !! J'déconne !!) alors souvent ils vont sur la plantation en famille (femme et enfants) pour compléter leur quotat journalier sans quoi ils perdent le peu qu'ils possèdent...


D'après le reportage, une ONG a réussi par ses pressions à interdire le travail des enfants...Quelle avancée !! Faut dire que là...on part de loin !!


Les gens vivent bien sur dans des cabanes en torchis délabrées, sans eau courante ni éléctricité. Enfin, pas tous les gens, car les cadres de Firestone eux, ont leur propre centrale hydraulique pour alimenter la climatisaton de leurs superbes villas, et oui..il fait chaud au Libéria !!

Et puis pour les moments d'oisiveté pendant que les enfants du pays se disputent un vieux pneu tout pourri pour en faire un partenaire de jeu, et bien les dirigeants de Firestone tapent la balle sur le green du 18 trous....


Il convient d'ajouter que l'usine Firestone pollue tellement les cours d'eau avoisinnants que l'écosystème tout entier a été détruit ; les personnes dépendants de la rivière pour boire, se laver ou pêcher ont été contaminés.


Pour rappel le Libéria sort d'une guerre civile qui a déchiré le pays pendant plus d'une décennie, mais Firestone n'a pas trop souffert semble-t-il ; certains de ses membres auraient même aidé le rebelle devenu président ensuite, Charles Taylor, afin de préserver la plantation pendant que la guerre faisait rage. Des armées rebelles de Taylor auraient stationnées à Harbel, site de la plantation.

Au passage, Charles Taylor passe pour un des dirigeant les plus meurtriers et les plus sangnlants du continent. Il est poursuivi par la communauté internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes contre les droits de l’homme.

Le commerce équitable, ça marche peut-être pour le café des sud américains mais n'est pas encore parvenu jusqu'au caoutchouc de nos pneus...


3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai vu moi aussi le reportage, époustouflant !! quelle misère !!

yo a dit…

carément ...Quand on achète nos pneus,on imagine pas toute cette misère derrière !!!

Anonyme a dit…

On aurait presque des complexes à user des pneus aussi vite parfois ..