SAMEDI 17 FEVRIER
Philippe Grimbert, 20 ans après la mort de ses parents, partage avec nous son secret, comme un cri, une délivrance...
Sa profession de psychanaliste deveint évidente à la lecture de son histoire, d'une logique remarquable.
Pour ce roman, Grimbert reçoit en 2004 le goncourt des lycéens.
Le narrateur s'est inventé un grand frère, plus beau, plus fort que lui, enfant frêle et fragile...Mais un secret terrible pèse sur sa famille et sur lui.
Lorsqu'il le découvre, il reconstitue l'histoire de ses parents, de sa vie, de sa famille, remontant aux temps des horreurs des déportations et de l'Holocauste...
Roman à la syntaxe simple, presque « endimanché », il laisse une grande place à l'émotion. L'auteur s'efface derrière son histoire.
On ressent pleinement qu'au delà du malheur inqualifiable vécu par ces millions de gens, le poids du silence et la chape de douleur ont continué à les hanter bien des années après la guerre...Leurs bourreaux, en plus de décimer leur famille ont défiguré leur histoire sur plusieurs générations.
« L oeuvre de destruction entreprise par les bourreaux quelques années avant ma naissance se poursuivait ainsi, souterraine, déversant ses tombereaux de secrets, de silences, cultivant la honte, mutilant les patronymes, générant le mensonge. Défait, le persécuteur triomphait encore. »
J'ajoute que la photo de couverture du livre de poche est sublime. (George Hoyningen-Huene- 1930) . Tout y est juste, les différents tons de gris, les ombres, les corps en parfaite harmonie, un subtil mouvement suggéré dans les cheveux d' Elle...
Mais que regardent-ils donc ?.....
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